La démarche d’évaluation et de prévention des risques : kézako ?
Quelques essentiels pour bien démarrer sa démarche de prévention
- Je me familiarise avec les 9 principes généraux de prévention (cf. Encadré) et m’efforce de les appliquer et les faire appliquer dans toutes les situations,
- J’utilise préférentiellement les outils gratuits proposés par les acteurs institutionnels, conçus et validés en lien avec les partenaires sociaux, pour répondre à mes obligations en termes d’évaluation des risques professionnels :
- Outil INRS OIRA, pour les entreprises relevant du régime général
- Outil MonDOCunique Prem’s ou MonDOCunique Plus, pour les entreprises du BTP
- Pour les Outils du régime agricole
- Je m’emploie à promouvoir dans l’entreprise « valeurs » et « éthique » dont notamment : le respect des personnes, la transparence dans la mise en œuvre des actions (par mon engagement, mon implication et mon exemplarité en tant que chef d’entreprise, ma prise en compte des réalités/problèmes de terrain), la qualité de l’écoute et les bonnes relations professionnelles (en m’assurant du bon niveau d’information et de communication vis-à-vis de chacun)
- Je valorise et diffuse dans l’entreprise les bonnes pratiques autour du travail
Pour aller plus loin
1. Éviter les risques en supprimant le danger ou l'exposition au danger
C’est, par exemple, lorsque l’on interdit l’utilisation d’un produit dangereux, lorsque l’on met au rebut une machine non conforme (car dangereuse par conception ou devenue dangereuse après transformation), ou encore lorsque l’on supprime certains déplacements professionnels en les remplaçant par des réunions en visioconférence pour éviter le risque routier
2. Évaluer les risques qui ne peuvent être supprimés, c'est-à-dire apprécier l'exposition au danger et l'importance du risque pour prioriser les actions de prévention à mettre en place
Par exemple, s’il n’est pas possible de déplacer à l’extérieur un compresseur exposant au bruit l’ensemble du personnel, il pourra s’agir : d’effectuer une métrologie de bruit accompagnée d'une analyse de l'activité, afin de déterminer le niveau d'exposition des salariés et identifier combien de salariés sont exposés, à quels moments et pendant combien de temps. Ces informations permettront de déterminer le niveau de risque et d'orienter les mesures de prévention (par exemple, déplacement du compresseur à l’intérieur du bâtiment pour limiter le nombre de salariés exposés, mise en place d’une isolation sonore et/ou absorption acoustique, et/ou isolation vibratoire, dotation des salariés exposés de protection auditive, etc.)
3. Combattre les risques à la source, c'est-à-dire intégrer la prévention le plus en amont possible, notamment dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des modes opératoires
Pour que la prévention soit efficace à court, moyen et long terme, il est important d’aller chercher les causes à l'origine de la situation à risque et non de traiter seulement les conséquences ; les actions de prévention sont à mener sur 3 plans : le technique, l’organisationnel et l’individu.
4. Adapter le travail à l'homme, en tenant compte des différences individuelles, dans le but de réduire les effets du travail sur la santé
D'un point de vue managérial, adapter le travail à l'homme signifie, entre autres : penser les organisations, les procédures et les process à partir des équipes, notamment en les élaborant ensemble.
En ergonomie, adapter le travail à l’homme et non l’homme au travail, c'est adapter le contenu, les outils, l'environnement et l'organisation du travail à l’individu dans toutes ses singularités (genre, taille, handicap, expérience, savoir-faire…)
5. Tenir compte de l'évolution de la technique, c'est-à-dire adapter la prévention aux évolutions techniques et organisationnelles
6. Remplacer un produit ou un procédé dangereux par ce qui l'est moins, lorsqu'un même résultat peut être obtenu avec une solution présentant des dangers moindres
C’est par exemple : supprimer la formation de poussières générées par l’utilisation de produits en poudre par des mélanges pâteux ; c’est préférer travailler en phase humide plutôt qu’à sec ou utiliser des équipements à faible émissivité de poussières (captation à la source, découpe à faible vitesse…) ; c’est remplacer un produit cancérogène par un produit moins nocif, etc.
7. Planifier la prévention dans un ensemble cohérent en intégrant technique, organisation et conditions de travail, relations sociales et environnement notamment les risques liés au harcèlement moral et au harcèlement sexuel, et aux agissements sexistes.
Ce principe repose notamment sur le fait de réaliser un plan d’actions global pour la mise en place des mesures de prévention en tenant compte des dimensions à la fois technique, organisationnelle, environnementale, personnelle et sociale du travail. Cela permet de définir concrètement le « qui fait quoi », « dans quels délais » et de faire progresser l'entreprise dans sa culture de prévention.
8. Donner la priorité aux mesures de protection collective et utiliser les équipements de protection individuelle en complément des protections collectives si elles se révèlent insuffisantes.
Les mesures de prévention collective permettent de protéger l’ensemble des salariés, contrairement aux protections individuelles qui ne protègent que la personne qui les porte et suppose en outre une formation préalable au bon port et la bonne gestion de ses équipements de protection individuelle (règle d’hygiène, de stockage, de nettoyage et d’entretien). Par mesure de prévention collective, on entend, par exemples : mise en place d'un garde-corps sur un toit pour protéger du risque de chute tous les intervenants, mise en place d’un échafaudage pour accéder en sécurité au poste de travail, dispositif d’aspiration des poussières au fur et à mesure de leur émission…
9. Donner les instructions appropriées aux salariés, c'est-à-dire les former et les informer pour qu'ils connaissent les risques encourus et surtout les mesures de prévention pour s’en prémunir.
À titre d’exemple, il peut s’agir de procédure, d’instruction, de notice au poste de travail ou encore de modes opératoires relatifs à l’utilisation, l’entretien, la maintenance, le nettoyage ou la vérification en lien avec : les protections collectives, les protections individuelles, le geste professionnel attendu pour réaliser une opération, etc.